Vendre maison sans l'accord d'un heritier. Après le trépas de votre conjoint, vous vous interrogez sur la faisabilité de céder votre patrimoine immobilier sans la nécessité de recueillir l'assentiment de vos progénitures ? Est-il possible pour le conjoint survivant de procéder à la vente de ses biens sans obtenir préalablement le consentement des enfants ?
Réfléchissons et approfondissons cette question. Selon la législation en vigueur, la vente d'un bien immobilier dans le cadre d'une succession peut être un sujet complexe. Notamment lorsqu'il implique des enfants héritiers. Le droit successoral accorde généralement des droits aux descendants. Cela afin de préserver leur part d'héritage légitime.
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Sommaire
Comment fonctionne la vente du bien du dernier vivant ?😉
Tant que les deux conjoints sont en vie et qu'ils détiennent conjointement la propriété de leur résidence, ils peuvent procéder à la vente de celle-ci de leur vivant. Cela sans nécessiter le consentement préalable de leurs enfants. Cependant, du point de vue juridique, la situation diffère quelque peu après le décès d'un conjoint. En réalité, tout dépend de la réalisation ou non d'une procédure de donation au dernier vivant avant le décès de l'un des époux.
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Règlementation juridique
La donation au dernier vivant, également connue sous le nom de donation entre époux, constitue un acte juridique permettant d'accorder au conjoint survivant l'usufruit du bien immobilier. En d'autres termes, le conjoint survivant peut l'utiliser à sa guise, y résider et le gérer selon ses préférences. La donation au dernier vivant est une procédure simple, réalisée par un notaire, qui peut être effectuée à tout moment.
Dans le cas où une telle donation au dernier vivant a été réalisée, les enfants ne sont pas privés de leur part d'héritage en cas de vente du bien immobilier. Ils continuent de bénéficier de leur part de succession. Tandis que le conjoint survivant conserve la jouissance de la résidence, et que les enfants en deviennent les nus-propriétaires.
La nue-propriété correspond au droit des enfants de disposer du bien sans pouvoir l'utiliser ni en tirer des revenus. En tant que conjoint survivant, vous conservez la pleine propriété du bien.
Il est important de souligner que la situation peut varier en fonction de la législation et des dispositions spécifiques à chaque pays. Par conséquent, il est conseillé de consulter un notaire ou un spécialiste du droit des successions. Afin d'obtenir des conseils adaptés à votre situation personnelle. Ainsi que vous assurer de respecter les obligations légales en vigueur.
Question de la vente du bien
Si une procédure de donation au dernier vivant a été effectuée, la situation implique que les enfants possèdent pleinement le droit de revendiquer leur part d'héritage. Tandis que leur consentement préalable est également requis pour la vente de la résidence familiale.
La nue-propriété
La question cruciale de la nue-propriété octroyée ou non aux enfants revêt une importance capitale pour déterminer la possibilité de vente par le conjoint survivant. En effet, dans ce scénario spécifique, le conjoint survivant conserve la jouissance de la résidence. Il lui permet d'y résider, tandis que les enfants, en tant que nus-propriétaires, détiennent la propriété dépourvue d'usufruit. Par conséquent, leur accord est incontournable pour procéder à la vente.
Dans cette configuration, il est essentiel de prendre en considération les dispositions légales en vigueur ainsi que les spécificités du droit des successions. Il est vivement recommandé de consulter un notaire ou un expert spécialisé dans ce domaine. Cela afin de s'assurer d'obtenir des conseils adaptés à votre situation personnelle. Ainsi que de respecter les obligations juridiques en vigueur.
Qu'est-ce que la clause d'attribution intégrale ?
Une clause juridique
La clause d'attribution intégrale (ou convention de préciput) est une clause juridique ajoutée au contrat de mariage. Elle permet d'attribuer la propriété exclusive du logement au conjoint survivant.
Cette clause présente un réel avantage pour la gestion d'un bien immobilier entre époux. Elle permet au dernier vivant de vendre son bien librement. Sachez qu'il s'agit même de la meilleure solution qui s'offre à vous afin de disposer de votre bien immobilier en pleine propriété. Dès lors, vous pouvez vendre le bien sans devoir au préalable recueillir l'accord de vos enfants.
Liberté de vente
Attention, cela ne signifie pas que vous percevrez la totalité de la somme de la vente puisque vos enfants conservent la part d'héritage qui leur revient de droit. Mais vous êtes en revanche totalement libre de vendre votre bien.
Si cette clause n'est pas présente dans le contrat de mariage initial, il suffit de vous rendre chez le notaire pour le modifier. La clause d'attribution intégrale peut en effet être ajoutée à tout moment.
Qu'est-ce que le démembrement de propriété et l'indivision ?
Deux autres cadres juridiques
La possibilité pour le conjoint survivant de vendre son bien immobilier sans obtenir le consentement de ses enfants requiert une analyse de deux cadres juridiques.
- Le démembrement de propriété
- L'indivision
Ainsi, suite au décès de l'un des époux, le conjoint survivant a le choix entre conserver l'usufruit du bien immobilier. Ou bien acquérir la pleine propriété d'un quart des biens.
Deux scénarios se présentent dans cette situation :
L'indivision
Le conjoint survivant opte pour la pleine propriété d'un quart du bien immobilier. Tandis que les enfants reçoivent les trois-quarts restants également en pleine propriété. Cette configuration établit une coindivision familiale, où le conjoint survivant et les enfants deviennent tous coïndivisaires. Cela créant ainsi une situation d'indivision pour le bien.
Démembrement de la propriété
Le conjoint survivant choisit de jouir de l'usufruit du bien immobilier, tandis que les enfants en deviennent les nus-propriétaires. Ce dispositif juridique est communément appelé démembrement de propriété.
Quelles sont les conséquences de ces deux situations sur la vente du bien immobilier ?
Dans le cas d'un démembrement de propriété, il est impératif d'obtenir le consentement des enfants pour procéder à la vente. En revanche, en cas d'indivision, le consentement de tous les coïndivisaires est également requis.
Si votre bien immobilier est en indivision et que vous souhaitez le vendre, l'accord de vos enfants est donc essentiel.
Situation | Peut vendre sans restriction | Peut vendre avec l'accord des héritiers | Ne peut pas vendre |
---|---|---|---|
Mariage sous le régime de la séparation de biens, bien à son nom | ✔️ | ||
Mariage sous le régime de la communauté, pas de testament | ✔️ | ||
Mariage sous le régime de la communauté, testament laissant le bien à Antoine | ✔️ | ||
Enfants existants, héritiers légaux | ✔️ | ||
Contrat de mariage stipulant qu'Antoine peut vendre le bien | ✔️ |
Que faire si vous ne l'obtenez pas ?
La solution la plus simple et courante consiste à trouver un accord à l'amiable. Chaque coïndivisaire, possédant un droit sur le bien, peut décider de céder sa part aux autres. Ainsi, vous avez la possibilité d'acquérir l'intégralité des parts des coïndivisaires, en l'occurrence vos enfants, afin de vendre le bien.
Cependant, si aucun accord amiable n'est atteint et qu'un des coïndivisaires bloque la vente, la situation n'est pas insoluble. Cela car la loi stipule que :
"nul ne peut être contraint à demeurer dans l'indivision et le partage peut toujours être provoqué" (article 815 du Code civil)
Il est alors possible de recourir à une procédure de vente forcée. Pour ce faire, vous devez entamer une démarche auprès du tribunal de grande instance compétent selon le lieu où se trouve le bien immobilier.