Aujourd'hui, la nécessité de réaliser des constructions écologiques est de plus en plus forte, notamment pour répondre aux objectifs gouvernementaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour y arriver, l'utilisation de matériaux biosourcés est de plus en plus indispensable.
Pourquoi choisir des matériaux écologiques ?
En construction, en rénovation et en isolation, le budget et l'esthétisme font partie des critères pris en compte en priorité. Pourtant, si l'on souhaite faire des économies d'énergie et aller au bout de la démarche, l'utilisation de matériaux écologiques répondant aux strictes normes environnementales est une nécessité.
En rénovation, un diagnostic immobilier (dont certains sont obligatoires) permet de se rendre compte des travaux à réaliser en priorité. L'objectif étant de faire des économies d'énergie et d'utiliser des matériaux d'origine renouvelable permettant d'atteindre toute l'efficacité recherchée en préservant la planète.
Certains matériaux biosourcés ont aussi l'avantage d'être bon marché tout en démontrant une efficacité parfois plus importante que d'autres matériaux artificiels. La paille, le chanvre et la laine de mouton en font notamment partie. Les autres matériaux écologiques comme la pierre sont plus onéreux, mais séduisent par leur esthétisme.
Les enjeux des matériaux biosourcés
Aussi actuel que soit le débat aujourd'hui, le débat sur les biosources est beaucoup plus ancien. A cet égard, la France continue d'être une nation leader.
A titre d'exemple, la chaîne a été étudiée depuis les années 1990 et ses règles ont été édictées depuis 2000. De ce fait, le marché des biomatériaux a connu une réelle diversification. Aux débuts de la recherche sur ces matériaux, le Cerema, qui existait alors sous le nom de CETE, a eu un rôle clé dans l'accompagnement des premières initiatives et dans la réalisation de rapports d'expertise.
L'ELAN a récemment affirmé l'importance des matériaux biosourcés en encourageant l'utilisation de matériaux renouvelables et en identifiant la performance environnementale comme un enjeu majeur pour les bâtiments. La RE2020 sera une étape clé à cet égard. Il y aura beaucoup d'attente autour du prix compte tenu du transfert hygrothermique qui est inhérent à la plupart des biomatériaux utilisés comme isolants. Un élément important de l'analyse du cycle de vie (ACV) est la durée du cycle de vie. La limite actuelle est de 50 ans quel que soit le matériau. Cependant, il est plus important de valoriser les bassins de dioxyde de carbone qui représentent l'utilisation de ces matériaux. La réglementation ne traite pas de la valorisation des stocks de carbone.
En bref, je dois insister sur les dossiers de déclaration d'environnement et d'assainissement (FDES) qui permettent de calculer les émissions de dioxyde de carbone. Ces petites filières bénéficient du soutien de la Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages (DHUP), car elles sont encore coûteuses. Afin de calculer l'ACV des bâtiments, il est absolument nécessaire d'évaluer les coefficients spécifiques. En conséquence, nous nous trouvons aujourd'hui à la croisée des chemins avec des initiatives réglementaires intéressantes, mais la faible visibilité sur le contenu de ces initiatives fait que les biocarburants restent dans l'ombre.
Quels sont les matériaux écoresponsables ?
La liste des matériaux écologiques
Il existe une longue liste de matériaux écologiques, mais certains d'entre eux ont prouvé leur efficacité depuis de longues années. En construction, on utilise les matériaux suivants pour réaliser des bâtiments écoresponsables, qui répondent aux demandes des diagnostics immobiliers :
- Le bois : l'un des meilleurs matériaux écologiques, très bon isolant thermique et particulièrement durable ;
- Le chanvre : utilisé en construction quand il est mixé avec de la chaux pour fabriquer un béton écologique ;
- La brique en terre cuite : mélange d'argile et de sable, les briques sont utilisées pour la construction et l'isolation ;
- La pierre : l'un des plus vieux matériaux pour la construction, la pierre est d'excellente qualité et écologique, quoique plus chère que d'autres matériaux ;
- La laine de mouton : on l'utilise dans les régions tempérées et humides grâce à sa capacité à absorber et rejeter l'humidité sans retenir toute la chaleur ;
- La paille : un matériau à la fois écologique et économique, généralement utilisé en tant qu'isolant thermique ;
- La ouate de cellulose : appréciée pour ses qualités ininflammables, la ouate de cellulose est fabriquée avec du papier recyclé compressé et est très isolante ;
- Le liège expansé : matériau onéreux, le liège est en contrepartie très efficace en isolation phonique et thermique et résiste bien à l'humidité et aux moisissures ;
- La brique en papier : composée de ciment et de cellulose, la brique en papier est presque imputrescible et constitue un bon isolant contre le bruit ;
- Le béton cellulaire : composé à 80 % d'air, ce béton est très léger et constitue malgré tout un très bon isolant. Il reste plus onéreux que d'autres matériaux.
Comment prendre en compte l'impact environnemental des matériaux ?
Pour être sûr d'utiliser des matériaux écologiques qui respectent toutes les normes environnementales, il est nécessaire de s'intéresser au cycle de vie du produit, de sa création jusqu'à sa destruction. En l'absence d'informations disponibles sur le sujet, les éléments à prendre en compte sont les suivants :
- L'impact sur la santé des éléments qui composent le matériau ;
- Les capacités de réemploi du matériau (directement ou après remise à neuf) ;
- Capacité de valorisation du matériau en fin de vie ;
- Origine des matières premières, conformité avec les normes, composition des matériaux ;
- Utilisation de matériaux recyclés et recyclables.
Aujourd'hui, de plus en plus de matériaux répondent à une demande accrue pour la construction écologique, mais il importe de rester attentif aux différentes options disponibles sur le marché.